Jacqueline Salmon

The blind spot. Perizoma: study and variations

Arles, Musée Réattu
dal 4 Luglio al 25 Settembre 2022

The exhibition

Attaché à la figure du Christ, le périzonium est un voile de pudeur élevé au rang de relique. Son imagerie a été codifiée par la théologie, influencée par la mode civile ou inventée de toute pièce par les artistes, qui ont livré d'infinies variations sur la manière de le draper. Il est donc un formidable marqueur de l'évolution des mentalités occidentales face à la représentation du corps christique, à la fois humain et divin. Pourtant, il constitue un « point aveugle » dans l'histoire de l'art, un non-sujet par rapport à d'autres motifs de la Passion. En créant une documentation vertigineuse sur le périzonium, grâce à des prises de vues et à la collecte d'images classées par typologies de drapés, Jacqueline Salmon traverse dix siècles de peinture, sculpture, dessin et gravure, en se laissant guider par son seul regard. Elle fait du cadrage et de la composition son principal outil d'analyse et donne un statut nouveau à la photographie d’œuvre d'art, considérée non plus comme un outil de reproduction, mais bien comme un médium d'interprétation.

Plus d'information

The catalogue

Détail emblématique de toute Crucifixion devenu, grâce à Jacqueline Salmon, centre unique de l’attention (et plus seulement le milieu de la composition), le périzonium, privé par le gros plan de son contexte narratif ou religieux, court le risque de perdre une partie de sa force symbolique au profit de sa seule valeur formelle, qui renvoie elle-même à une typologie : celle du drapé. Mais le périzonium n’est justement pas un drapé comme un autre. Si la classification iconologique vise à rapporter la singularité à un type, quelque chose résiste dans ce cas précis, car ce morceau de tissu plissé, noué ou déployé est celui qui, ceignant les hanches du Christ, cache sa nudité sur la croix. Sa singularité ne peut donc être qu’irréductible, comme le symbolise sur certaines images, dans le cadrage fait par la photographe, un doigt pointant dans sa direction… Ces accidents, qui sont eux-mêmes des détails dans le nouveau tout proposé par le cadrage décidé par Jacqueline Salmon, provoquent le suspens du regard, une forme de stase qui rompt la ligne, souligne la tension œuvre/image et renvoie à la singularité du regard de la photographe qui, en cadrant, tranchant, découpant, décompose pour mieux recomposer.

Jacqueline Salmon

Le point aveugle
Périzoniums, études et variations

  € 35,00  € 33,25