« Miserere est un véritable monument, grandiose et populaire à la fois, auquel Rouault donna toujours une place à part parmi toutes ses oeuvres. »
Lionello Venturi, 1959


Georges Rouault, et son contemporain Henri Matisse, fréquentèrent l’atelier célèbre en son temps de Gustave Moreau, où se forma la génération qui donna naissance au fauvisme. Les critiques comme les historiens de l’art, par commodité, le classèrent sous cette bannière. L’affirmation de l’expression par la couleur, les formes cernées de noir, les sujets choisis parmi les plus humbles, filles de joie, clown, l’ont fait aussi considérer comme l’une des figures de l’expressionnisme français. Il était avant tout un artiste profondément original, qui suivit sa voie, sans se soucier des modes et des courants, à l’écoute de ses convictions les plus profondes que révèlent l’œuvre Miserere et qui font, encore aujourd’hui, de Georges Rouault l’un des plus importants représentants de l’art sacré du XXe siècle.

Ce travail, occupera Georges Rouault pendant 10 années, de 1917 à 1927. Ambroise Vollard s’était engagé à publier deux albums : Miserere et Guerre. Sa mort accidentelle en 1939 et la déclaration de la guerre suspend le projet. Ce n’est qu’en 1948 que seront réunis, sous le titre de Miserere, 58 planches comprenant aussi celles prévues pour la série Guerre.
Les planches de l’album présentées à l’Abbaye de La Celle sont conservées, non loin, à la Fondation des Treilles, créée par Anne Gruner Schlumberger et située dans les communes varoises de Tourtour et de Flayosc. Celle-ci n’est pas ouverte au public, mais dans un esprit de partage qui fut le sien, elle décida que la collection constituée par sa fondatrice pourrait faire l’objet d’expositions itinérantes.